Haïti, l’un des pays les plus pauvres du monde, voit plus de 60 % de sa population vivre en dessous du seuil de pauvreté. La récente crise économique a rendu encore plus difficile l’accès aux biens et services essentiels comme la nourriture, l’eau potable et les soins de santé. La mortalité infantile et maternelle reste alarmante, particulièrement dans les zones rurales. Le secteur agricole, pourtant pilier de l’économie haïtienne, est sévèrement affecté par ces crises et par des pratiques non durables.
Le département de la Grand’Anse, au sud-ouest du pays, est l’une des régions les plus vulnérables. Il combine pauvreté extrême et isolement géographique, ce qui limite l’accès aux infrastructures de base et à l’aide humanitaire. Plus de 70 % des habitants de cette région dépendent de l’agriculture de subsistance, souvent insuffisante pour répondre à leurs besoins alimentaires.
En outre, Haïti reste extrêmement vulnérable aux catastrophes naturelles, exposant 96 % de sa population aux ouragans, inondations et tremblements de terre. Le département de la Grand’Anse n’est pas épargné par ces événements climatiques, qui aggravent les conditions de vie déjà précaires et compromettent les efforts de développement. Ces défis soulignent l’importance de renforcer les infrastructures, l’accès à l’eau potable et l’assainissement, ainsi que de promouvoir une agriculture résiliente et durable dans la région.
Nos actions
Eau, hygiène et assainissement
Depuis 2012, nous menons des actions de sensibilisation pour promouvoir l’adoption des bonnes pratiques d’hygiène au sein des communautés locales. Grâce à des outils variés comme des spots radio, des jeux de rôles, des posters et autres supports visuels, nous renforçons les connaissances et les comportements en matière d’hygiène.
Nos interventions dans les écoles visent à améliorer les installations sanitaires, avec la construction de latrines, de systèmes de lavage des mains et de citernes de récupération d’eau de pluie. Nous formons également les professeurs aux bonnes pratiques en matière d’hygiène et d’assainissement, afin qu’ils puissent intégrer ces pratiques dans des cours d’hygiène, à dispenser à leurs élèves. Nous mettons en place des clubs santé et des comités scolaires pour assurer un bon entretien et une bonne utilisation des ouvrages et poursuivre le développement sanitaire de l’école et de ses alentours.
Nous accompagnons également les villages en travaillant directement avec les habitants pour mettre en place des latrines familiales, des systèmes de lavage des mains, et des citernes collectives de récupération d’eau de pluie. Des comités sont également mis sur pied afin de renforcer la pérennité des acquis sanitaires et des ouvrages construits.
Sécurité alimentaire
Pro-Action Développement accompagne les communautés rurales dans la mise en place de pratiques agricoles résilientes. En travaillant avec des groupes de bénéficiaires, principalement des femmes, directement sur des parcelles, nous favorisons l’apprentissage collaboratif à travers la méthode du Champ école paysan. Chaque groupe est encadré par un animateur agronome et se réunit régulièrement pour résoudre ensemble les défis de production sur leur parcelle.
Les participants sont formés à divers aspects de l’agriculture durable : préparation du sol, utilisation du compost et du fumier, gestion de l’eau, plantation, entretien des cultures et lutte contre les nuisibles. Nous encourageons également la valorisation des déchets organiques en aménageant des zones de production de compost sur les parcelles.
Notre histoire en Haïti
En 2011, à la demande de la Fondation Imagine, Pro-Action Développement a enquêté et constaté l’absence d’ONG dans le domaine de l’eau et de l’assainissement dans la Grande Anse. Un an plus tard, nous lancions un programme d’amélioration de la santé communautaire et de réduction des maladies hydriques, telles que le choléra et la diarrhée, à travers l’accès à l’eau potable, l’assainissement et le renforcement durable des pratiques d’hygiène, à Corail d’abord, puis à Pestel, avec une équipe locale dédiée. Le programme a débuté par la sensibilisation aux bonnes pratiques d’hygiène via divers outils éducatifs. En 2013, l’accent a été mis sur l’hygiène en milieu scolaire, avec la formation des professeurs et l’amélioration des installations sanitaires. En 2014, PAD a étendu ses activités aux communautés rurales, formant les habitants à l’hygiène et les aidant à construire des latrines. En 2020, les premières citernes communautaires ont été construites. En 2022, un projet de sécurité alimentaire a été lancé avec des formations en techniques agricoles résilientes.